lundi 26 novembre 2012

De gaz et d’air chaud (ou Why Give a Schiste?)

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
La prochaine session parlementaire devrait se dérouler en grande partie sur le thème de l’énergie (Radio-Canada). Avec le dossier du gaz de schiste bien en main, nos élus se préparent à pelleter du blâme d’un bord à l’autre de la chambre des Communes. Parce qu’à entendre le vice-premier ministre Paul Robichaud à l’émission Le Matin ce lundi, les Conservateurs n’ont rien à cirer des arguments de l’opposition, puisque ce sont justement ces mêmes Libéraux qui sont les premiers responsables du marasme économique que traverse présentement le Nouveau-Brunswick. Et les Libéraux renvoient la balle aux Conservateurs d’avant Shawn Graham. J’ai comme une image de singes en cage dans la tête…


Au moins on parle plus d’abolir le bilinguisme, hein ?

Sur les entrefaites, le chef Libéral Brian Gallant surprend les Conservateurs en s’affirmant prêt à travailler avec (oh que oui, vous ne louchez pas : A-V-E-C !) le gouvernement dans le but de faire avancer les dossiers, au lieu de passer les prochaines semaines à s’échanger les mêmes vieilles insultes. De la nouvelle politique, que Gallant appelle ça. Alward l’avait pas vu venir.

Hé ben, Alward veut rien savoir.

Toujours est-il qu’il semble être écrit dans le ciel que le gaz de schiste et les pipelines de l’Ouest canadien (Radio-Canada) s’amèneront sur nos terres dans un avenir rapproché. Les Conservateurs ont fait preuve de diligence dans le dossier, en commandant deux rapports d’experts sur l’impact de l’exploitation du gaz de schiste qui n’ont pas, ni l’un ni l’autre, validé le moratoire demandé par les Libéraux.

Que ça, par contre. Je n’ai pas lu les rapports, mais on ne publie pas 140 pages de documentation en fixant sur un seul enjeu. Il doit bien y avoir autre chose de pertinent qui ait émané de cet exercice. Or on en entend très peu parler, autre que par des « il faudrait ».

La médecin-hygiéniste en chef de la province, la Dre Eilish Cleary, a notamment soulevé des inquiétudes quant à l’impact sur la santé des néo-brunswickois du développement de l’industrie controversée. Les rapports Cleary et Lapierre s’entendent également sur le besoin d’une solide réglementation de l’industrie et d’une recherche plus poussée dans le dossier, où l’information manque souvent pour éclairer les décisions. Un résumé des recommandations peut être consulté sur le site du gouvernement.

Mais là encore, Alward a entendu « pas de moratoire » et fait la sourde oreille depuis.

Pourquoi ? Hé bien mes chers, parce que l’économie de la province roule sur ses rims depuis une couple de milles. On a véritablement besoin de quelque chose pour relancer l’économie du N-B, et comme la principale richesse de la province réside dans ses ressources naturelles, il semble logique de se tourner vers elles pour nous sortir du trou. Ou bon, nous sortir de la vase, au moins.

Alors, le gaz de schiste (et/ou les pipelines) pourrai(en)t effectivement aider notre économie lancinante. Du moment où les compagnies d’exploitation versent les redevances escomptées à la province, ce qui n’est pas le cas actuellement (Radio-Canada). Et la question qui demeure est : pour combien de temps le gaz de schiste va-t-il contribuer à l’économie du N-B ? Parce qu’une fois que le gaz est sorti, y’en a pu ! Par contre, les traces de l’exploitation de la ressource pourraient demeurer loooooooooooooongtemps après sa disparition.

Alors, monsieur Alward, tant qu’à laisser votre trace sur le N-B, faites-le bien.

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